Le baromètre santé mentale à l’école confirme une situation préoccupante et la nécessité de moyens nouveaux pour la formation et le soutien aux enseignants
Deux ans après la crise sanitaire et le 1er baromètre Ecolhuma sur la santé mentale à l’école, cette nouvelle enquête confirme le maintien d’un niveau élevé de stress chez les élèves et les enseignants. Le harcèlement scolaire, facteur majeur du mal-être dans les salles de classe, a également été le sujet d’une attention particulière afin d’explorer le vécu et les pratiques des enseignants dans la lutte contre ces événements stressants majeurs. À la lumière des chiffres du baromètre, le constat est clair : seul le soutien, entre pairs et hiérarchique, semble être en mesure de prévenir les situations de stress à l’école.
1 élève sur 5 présente des signes de stress
Si les résultats préoccupants des signes de stress des élèves perçus par les enseignants semblaient être, en 2022, une conséquence de la période post-Covid, leur confirmation par cette nouvelle enquête atteste d’un mal être profond au sein des salles de classes.
En effet, un élève sur cinq présenterait des signes de stress (14,8 % des effectifs en maternelle et 31,3 % en lycée professionnel). Dans le secondaire, les conséquences s’observent sur le désengagement scolaire, qui concernerait aujourd’hui 35 % des élèves.
1 enseignant sur 2 en situation d’épuisement émotionnel
Tout comme leurs élèves, les enseignants sont aussi fortement touchés par le stress. Aujourd’hui, plus d’un enseignant sur deux (+7pts par rapport à 2022) obtient un score faisant référence à un niveau d’épuisement émotionnel fort. Ainsi, les enseignants sont de plus en plus nombreux (+10 % depuis 2022) à exprimer des besoins en lien avec la gestion de leur classe et des comportements perturbateurs.
Au premier rang des motifs de cet épuisement, les enseignants soulignent aussi bien les conditions matérielles d’exercice du métier (moyens dans les établissements, remplacement des absences…) que l’absence de reconnaissance ou le désengagement des élèves.
Soutien de la hiérarchie et coopération entre collègues comme seule prévention de l’épuisement des enseignants
Face à ce constat, les résultats du baromètre corroborent l’importance du soutien social perçu, de la part des collègues et de la direction, comme facteur protecteur du stress chez les enseignants.
En effet, 65,3 % des enseignants qui ont un niveau faible d’épuisement émotionnel font partie de ceux qui se sentent le plus soutenus par leur direction, contre seulement 25 % pour les enseignants à niveau d’épuisement émotionnel fort.
Des enseignants démunis face au cyberharcèlement et en attente de formation et d’outils face au harcèlement
Alors que le cyberharcèlement concerne un adolescent sur quatre (IPSOS 2024), moins d’un enseignant sur deux se déclare fortement enclin à agir dans une situation de cyber-harcèlement, contre plus 70 % pour d’autres formes de harcèlement, soulignant ainsi l’absence de ressources et de formation en la matière.
Dans le même esprit, cette édition du baromètre de la santé mentale à l’école souligne le besoin, exprimé par un enseignant sur quatre, de formation et d’outils face au harcèlement. Ce besoin concerne notamment l’évaluation de la gravité d’une situation de harcèlement (40,5 %), la mobilisation efficace des méthodes d’intervention (42,2 %), la capacité à trouver des solutions avec les parents pour réduire les comportements de harcèlement (38,5 %) et le travail en équipe éducative pour prendre en charge les cas de harcèlement (40,5 %).